Autel et retable d’Ecouen
Inconnu
1540-1550
Chapelle
Artiste : Inconnu
Cet autel occupait autrefois la chapelle du château d’Écouen, autre demeure, avec Chantilly, du connétable Anne de Montmorency. Sur le devant et les petits côtés sont représentés les quatre évangélistes, séparés par un décor de niches, où figurent les trois vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité, et par des pilastres inspirés de l’antique, mais adaptés à un style français, dans l’entourage de Jean Goujon. Le retable sculpté représente en bas-relief le sacrifice d’Isaac, une scène peu commune pour un retable, mais qui traduit le goût du connétable pour l’iconographie de l’Ancien Testament, dans un contexte religieux troublé. Démantelé à la Révolution, il est installé à Chantilly dans la chapelle voulue par le duc d’Aumale et construite entre 1875 et 1885.
Buste du roi Henri IV
Guillaume Dupré
1610
Galerie de Psyché
Artiste : Guillaume Dupré
Ce buste en cire polychrome du roi Henri IV se trouvait déjà à Chantilly en 1740 à la mort du duc de Bourbon ; il se trouvait dans les appartements du prince, dans le cabinet d’angle qui lui servait de salle d’audience. Confisqué à la Révolution, il fut rendu aux princes de Condé sous la Restauration. Il est attribué au sculpteur et graveur de médailles Guillaume Dupré, protestant et gendre du sculpteur réformé Barthélémy Prieur. Avec Mathieu Jacquet, dit Grenoble, il fut chargé au lendemain de la mort du roi de modeler son masque en vue de l’effigie funéraire. Selon certains historiens, celle de Jacquet, ayant été choisie, a forcément été perdue ou détruite, celle-ci serait donc de Guillaume Dupré.
Louis II de Bourbon, prince de Condé, en buste et cuirassé
Antoine Coysevox
1688
Cabinet des livres
Artiste : Antoine Coysevox
Ce portrait sculpté du Grand Condé, frondeur, héroïque vainqueur de Rocroi, traduit toute la superbe du personnage. Le port altier, la moue dédaigneuse, les pommettes saillantes, le nez busqué, les cheveux qui semblent s’agiter sur les épaules font allusion à la personnalité imposante de ce prince de sang, cousin de Louis XIV qui fut un guerrier insatiable et frondeur autant qu’un mécène éclairé. Coysevox a exécuté plusieurs portraits du Grand Condé. Il a sans doute réalisé ce buste du vivant du prince. Il y apparaît plus jeune que sur celui en bronze du musée du Louvre, pourtant proche de celui-ci et commandé à titre posthume par son neveu, le prince de Conti, en 1688.
Jeanne d’Arc pleurant à la vue d’un Anglais blessé
Marie d'Orléans, duchesse de Wurtemberg
1834
Petite galerie du Logis
Artiste : Marie d'Orléans, duchesse de Wurtemberg
Fille du roi Louis-Philippe et sœur du duc d’Aumale, la princesse Marie d’Orléans fut l’élève du peintre Ary Scheffer qui l’initia tout d’abord au dessin. Mais c’est dans l’art de la sculpture que Marie se révéla. Artiste romantique, son goût pour le style néogothique transparaît dans ses œuvres d’inspiration religieuse ou historique. Contrairement à l’iconographie habituelle qui montre Jeanne en chef de guerre, Marie d’Orléans choisit de représenter Jeanne pleurant à la vue d’un Anglais blessé. Son intérêt pour cette figure historique s’était révélé à la lecture de la Chronique de la Pucelle de Guillaume Cousinot, une lecture conseillée par Jules Michelet qui fut son professeur d’histoire. Marie fut marquée par le caractère religieux et compatissant de Jeanne. Atteinte de tuberculose pulmonaire, la princesse artiste s’éteignit à l’âge de 25 ans.
Jeanne d’Arc écoutant ses voix
Henri Chapu
1873
Rotonde
Artiste : Henri Chapu
Héroïne redécouverte avec l’exaltation nationaliste du XIXe siècle, Jeanne d’Arc fait alors l’objet de nombre de représentations, le plus souvent en armure. Henri Chapu fait ici le choix de la représenter au moment de son appel lorsqu’elle entend les voix l’incitant à combattre pour le roi Charles VII afin qu’il reprenne son royaume, considérablement réduit par les prétentions anglaises. Il la figure en bergère dont il parvient à rendre l’expression pleine de ferveur, mêlant surprise et détermination. L’original de cette œuvre en marbre, d’après un plâtre de 1870, fut présenté au Salon de 1872 (musée d’Orsay). Il a fait l’objet d’un nombre de reproductions considérable. L’œuvre contribua grandement à la renommée de Chapu, devenu président de l’Académie des Beaux-Arts en 1889.